Costa Rica Adventure Race World championships 2013, 29 novembre – 13 décembre
Après un voyage pour le Costa Rica assez chargé, nous voilà arrivés à San José pour l’enregistrement des équipes, le check matos, le briefing de course,etc..
Nous avons 2 jours pour préparer nos affaires , et le lundi 2 décembre à 4h nous prenons la navette pour rejoindre le sud du costa rica. Nous allons traverser le pays du sud au nord, grossièrement.
Le départ est prévu à 14h.
Dans l’équipe, nous avons Patrick (à gauche), pour qui c’est le « dernier » raid long de ce type
Didier (au millieu), qui a déjà fait l’Ecosse avec eux l’an passé
Stéphane (à droie), l’orienteur de l’équipe, qui n’est pas au top de sa forme car il revient d’une semaine malade
Et moi (Lucie), c’est mon premier raid non stop.
Le départ est donné presque à l’heure.
Ça démarre par 1,2km de trek pour rejoindre la zone de transitions vélo. Les 1,2km se passent bien..
Il faut rapidement sortir les vélos des caisses, remonter les roues et les pédales (comme ce sera le cas pour toutes les transitions).
Et c’est parti pour la section 1 : 95KM de VTT
Ça part très vite, peut être trop d’ailleurs. Les équipes sont assez regroupées, et nous sommes sur un bon rythme. Après 20km, Stéphane qui a chopé un mal de tête avant le départ, se fait tracter par Didier et Patrick. Les grosses cuisses sont là pour ça J.
Nous roulons principalement sur des grosses pistes et sur de la route.
La nuit arrive après 3h30 de course, c’est à 17h30 au Costa rica que nous pouvons allumer les frontales. Nous arrivons rapidement à la 2ebalise. On fait une petite pause, car Stef n’arrive pas à s’alimenter. Beaucoup d’équipes nous rejoignent, et nous accompagnerons pour une suite remarquable..
C’est dans un petit chemin tout boueux que nous tentons dans un 1er temps de pédaler, mais rapidement le chemin est impraticable sur le vélo, et il nous faut marcher à côté. Mais il va surtout falloir le porter, et ce à peu près pendant 5h00, pour faire peut être un peu plus de 6km… Nous avons à faire à un single très étroit, boueux, pentu, glissant…le pied quoi. Après avoir lutté déjà un bout de temps avec les rochers, DD vient m’aider car des passages sont bien trop hauts pour moi. Ce sera l’homme fort de cette partie, car il portera tour à tour les vtt de Pat ( qui n’a pas le portage facile à cause de son épaule) et moi.
Du coup on passera peut etre un peu plus de temps que prévu sur la section.. ensuite vient un bon moment où nous cherchons le petit chemin qui longe la frontière du panama (car il est interdit de passer de l’autre côté de la frontière). Et nous avons le droit aux premières averses, dans la nuit, qui nous plantent un décor assez joyeux.
Après l’avoir trouvé, ainsi que la balise qui était dessus, nous voilà repartis pour du VTT avec une succession de temps de roulage et de porter.
La dernière portion du vtt, dans la palmeraie, est beaucoup plus roulante, mais le problème c’est que nous n’avons pas toujours roulé dans la bonne direction. Ce sera notre première grosse erreur (car les chemins n'existe plus...), nous avons pour compagnons plusisuer team, dont le team Français IssyAventure, et nous jardinons un bon moment à la recherche d’un chemin "carté". Il faut également dire que les cartes sont pour le moins très imprécises, et que des chemins ne sont pas toujours mentionnés sur les cartes,etc…
Nous faisons un détour vers le nord pour nous retrouver sur des chemins cartés. DD en profite pour faire des micro siestes de 2 min quand nous nous arrêtons pour checker la carte.
Au final nous aurons fait presque 120 km , au lieu de 95, sur la première section. Nous arrivons à 3h00 à la transition pour enchainer avec le kayak., après 13h de vtt.
Nous effectuons une transition assez longue : 1H30 pour ranger nos vtt plein de boue, récupérer le matos kayak, gonfler les kayaks, recharger les camel et manger.
A 4h30 c’est parti pour la section 2, 65 km de kayak.
Stéphane est à l’arrière, Patrick à l’avant sur le 1erkayak. Didier est à l’arrière du 2e kayak, avec moi.
Le kayak débute donc de nuit, sur un fleuve qui rejoint la mer 10 km plus bas. Au bout de 2h de pagaie, nous tournons sur un petit embranchement. Pas de chance, la marée est basse et donc plus assez d’eau pour que les kayaks passent. S’annonce alors une grande partie de rigolade où il faut tracter les kayaks, sur un peu moins d’1km. Le plus comique c’est que rien que marcher dans la boue où l’on s’enfonce jusqu’aux fesses n’est pas évident, alors en tirant un kayak…
Surtout, essayer de ne pas perdre sa chaussure ventousée au fond, surtout ne pas marcher sur les serpents d’eau,…
Enfin, on rejoint un cours d’eau plus profond et la balise !
On rejoint rapidement la mer, la balise suivante sur l’île, et nous longeons bientôt la côte en pleine mer.
Autant dire qu’un peu éloigné des falaises, on a l’impression de ne pas avancer d’une cacahuète. De toute façon, sachant que les balises sont éloignées de 12 / 15 km, on passe peut être 3h à pagayer entre chaque avec l’impression de faire du sur place. Le vent de face ne nous facilite pas la tâche.
On fait un changement de bateau, je change avec Pat pour que le bateau de Stef soit plus maniable.
Autant dire que nous n’aimons pas beaucoup le kayak, et le kayak ne nous aime pas non plus beaucoup. Après la dernière balise, il nous faut rejoindre le départ du trek, c’est 3h en kayak. Mais pour faciliter le trajet, un gros courant de travers nous oblige à lutter et à forcer jusqu’à la fin.
On arrive vers 18h30 à la transition, enfin !
Le temps de se changer, se laver rapidement, essayer de faire sécher ses vetements que l’on va remettre à peine 10 min plus tard.. l’idée de ce qui nous attend : un trek où il faut porter ses affaires de kayak ( mais pas les kayaks, enfin pour l’instant)
Donc on s’équipe à essayer d’attacher les pagaies au sac, le gilet de sauvetage, les pompes pour gonfler les kayaks, et les roues que l’on a prévu pour porter les kayaks.
Ainsi équipés, nous voilà partis pour 30 km de trek, de nuit donc.
La première portion se fait sur la route, rien de passionnant, en montée. Puis on continue sur une DFCI. Nous faisons une première pause dodo d’à peine 10 min sur le bord de la route. On s’arrêtera encore une fois un peu plus loin pour une pause plus longue de30 min. Je découvre cette technique et je m’y fais assez rapidement, j’aurais même le droit d’avoir le surnom de « marmotte ». Nous croisons des équipes qui font les mêmes procédés, d’autres ont choisi de faire des pauses plus longues, sortent les duvets,etc… pour nous c’est simple, nous n’avons rien !
Did nous gère le réveil et temps des pauses, mais du coup ne dort pas beaucoup.
Stef nous annonce 4 km restant, ce sera en fait 14 km, ce qui fait que nous trouvons la fin du trek assez longue. Surtout que je découvre ce qu’est une crevasse, je les mettrais même au pluriel. Et Didier ne découvre pas, mais il en a aussi. Le parcours n’est pas ce qu’il y a de plus plat, avec des côtes super raides, et des descentes à peu près identiques.
Le jour se lève, il est donc 5h30. Nous avons hate que cette section se termine, avec nos pagaies qui ne cessent de tomber etc… mais ce qui nous attend est tellement peu réjouissant.. !
Enfin après avoir traverser une rivière, c’est la transition où l’on récupère les kayaks.
Nous devons porter les kayaks sur 10km… qu’est ce que c’est fun !
L’idée est de bricoler pour porter 2 kayaks qui pèsent 1 tonne avec une petite roue de chez décathlon. Le premier essaie va durer 100mètres et tout se casse. 1h30 plus tard, Patrick nous sauve avec l’aide des locaux qui lui donnent des barres en fer. Néanmoins, nous sentons que cette construction ne va pas durer 10km. D’ailleurs après 4 km la roue commence à se désintégrer.. Mais au final en portant pour essayer de soulager la roue, et en poussant le tout, nous arrivons presque à la balise.
Après une pause noix de coco dans le petit village (en fait il y a 3 maisons), la roue rend l’âme. Les locaux nous proposent de nous louer la brouette pour 10 dollars.. ok !
Et nous arrivons finalement un peu avant la tombée de la nuit à atteindre un cours d’eau des mangroves pour faire du kayak et arrêter de les porter. Autant dire que sur cette section (que l’on peut qualifier d’inutile), nous aurons perdu DD et sa motivation de tous les jours. Cela fait 3 jours que nous sommes partis, et nous en avons passé 2 à faire du kayak ou à le porter… et il nous reste tout le kayak des mangroves, annoncés pour 65 km.
L’idée est de sortir rapidement des mangroves, avant qu’il ne fasse nuit noir, pour essayer de se repérer, et trouver un endroit où se reposer un peu. Cela remotivera peut etre DD qui propose de couper directement pour aller à la fin de la section kayak.
En arrivant sur l’estuaire, c’est noir, grand, et il y a 2 petites lumières uniquement. Nous en choisissons une, car on ne peut pas se poser autre part car il n’y a que les arbres des mangroves. Et nous arrivons sur une plage, où qqn nous attend !
Patrick arrive non seulement à nous trouver une maison, mais nous allons aussi pouvoir manger, se doucher et dormir ! Nous voulons éviter de pagayer contre le courant. Mais les calculs que nous faisons à ce moment de la nuit ne doivent pas être très clairs. Nous nous levons à 4h le lendemain pour être à 4h30 dans les kayaks et à 5h30 à l’entrée du bras que nous devons prendre. Finalement, nous nous rendons compte très vite que nous sommes contre le courant, et que nous devons faire du 2,5km /h… rien de bien encourageant ! Au bout de 2 h de galère, nous nous arrêtons sur un ponton pour attendre la marée…on vient nous voir, et là Pat négocie un petit déjeuner chez les locaux…un grand moment ! surtout après 3 jours à manger principalement des barres de céréales..
Ensuite nous repartons dans les mangroves, où nous revoyons pas mal d’équipes. Le bras unique indiqué sur la carte n’est en réalité pas tout seul. Ils sont 3 et nous choisissons celui du milieu. Comme la marée monte, nous devons attendre que l’eau nous permette d’avancée, pour se faufiler entre les racines,… c’est quasiment impraticable.. d’ailleurs à moment donné nous faisons demi tour, après que DD et Pat aient tenté de partir en éclaireur dans la boue des mangroves, où ils ont cru qu’ils allaient rester coincés.
Nous sommes jeudi, 14h. c’est le 4e jour de course et nous sommes toujours sur un kayak.. Pour nous le raid étant aussi du vtt et du trek, cela commence à nous dégoûter du kayak. Du coup, le pacte passé entre Stef et DD, « la prochaine grosse galère, on écourte le kayak » rentre en jeu, et nous décidons de profiter de la fin de la marée montante pour essayer d’atteindre le CP de fin de kayak avant la nuit.
Il doit rester 20 km de kayak, mais nous avons un bon rythme, le courant avec nous. Nous mettons même en place la stratégie DD le moteur accroche le kayak de Stef et tracte. Ce qui nous permet d’arrivée un peu après le coucher de soleil, vers 18h, pour passer à la suite et arrêter de pagayer ! Nous aurons donc loupé 5 balises (de 14 à 18).
Pendant la transition, on passe un moment à essayer d’enlever la boue collée au vtt, histoire que les vitesses passent, et que les vtt ne pèsent pas 3 tonnes.
Je vais voir le médecin pour essayer de réparer mes pieds (crevasses et ampoules), Steph récupère les cartes pour la section qui arrive.
Départ pour la section 5 : 101 km de VTT, vers 20h00.
Le début se fait sur une section goudronnée, puis rapidement les cartes très imprécises du Costa Rica, ne mentionnent pas certains chemins, c’est assez compliqué pour se repérer.
On passe dans les bananeraies, une barge nous attend pour nous faire traverser une rivière. Un moment de flou dans l’orientation entraîne un moment de tension dans l’ équipe car Stef ne sent pas une grande confiance dans ce moment un peu délicat, et avec ces cartes vraiment imprécises.
Grâce Patrick et sa maîtrise de la langue espagnole, des habitants nous indiquent le chemin à prendre, et nous suivons un véhicule jusqu’au pied d’une route qui s’avèrera interminable et extrêmement pentue.
En fait elle va durer 6km. Dans les 500 premiers mètres, une première côte où le challenge est de monter le plus possible sur le vélo sans poser pied par terre. DD est très fort à ce jeu. Mais dans la descente / replat qui suit, il a la bonne idée de casser sa patte de dérailleur. Bien sûr il en a une de rechange. Mais les vis sont bloquées et c’est impossible de la dévisser. De toute façon, sur la montée qui suit, on va passer presque la quasi-totalité du temps à pousser les VTT. D’ailleurs DD va non seulement pousser son VTT dans ces montées, mais aussi le mien et celui de Stef (toujour malade) car c’est un peu dur sur la côte pour nous.
Au milieu de la section VTT il y a une tyrolienne prévue, la superman canopy. Malheureusement quand nous arrivons, le responsable de l’atelier est parti car l’organisation n’avait pas prévu quelqu’un d’autre pour sécuriser l’atelier, et le responsable est fatigué après 24h sans dormir… L’organisation nous propose donc 2 heures de pénalité car nous ne pouvons pas faire la tyrolienne…
DD et Pat négocient un cric de voiture à l’organisation pour essayer de réparer la patte de dérailleur de DD, car sinon ,ça risque d’être compromis pour finir la section vtt. .. et magique, ça fonctionne ! c’est la bonne nouvelle de la nuit ! du coup c’est reparti pour le vtt, sans la tyrolienne donc.
Patrick et Stef sont à deux sur l’orientation, et notre trace est assez bonne sur la portion vtt qui suit. Mais vers 4h30, doute sur l’orientation. Dédé qui a poussé nos vtt sur toutes les côtes jusque là, et couru à côté de son vélo à cause de la patte de dérailleur, demande une petite pause dodo. On se trouve un abri en construction. Dédé Stef et moi nous posons dormir pendant une heure, en attendant le lever de soleil. Patrick, en attendant, repère les traces et les itinéraires des équipes, il n’a pas besoin de dormir.. !
Vers 5h30, c’est reparti pour le vtt, une grande piste très raide de descente s’offre à nous, avec une magnifique vue sur les montagnes et sur la nature qui nous entourent.
Nous serons très efficaces sur cette partie de vtt, même dans les cotes extrêmement raides, nous pédalons, contrairement à de nombreuses équipes qui poussent leur vtt.
Nous rejoignons rapidement un village, où nous faisons une pause pour petit déjeuner dans le café du coin. Au village d’après, nous « jardinons » un bon moment, avant de trouver le bon itinéraire. Sur le Roadbook, il était prévu 2000m de dénivelé positif sur cette section, nous en avons déjà fait plus de 2000 mais le chemin qui nous attend enchaîne des grosses montées et descentes sur 20 km, et il nous reste encore 40km après avant de rejoindre la section suivante.
C’est là que les ennuis de Stef change et passe à de la Diarrhée. Dédé le tracte et l’aide dans les montées. Nous traversons une grosse rivière, et il nous reste encore quelques montées avant de rouler sur une portion de 25km de plat. Mais les routes ne sont bien sûr pas goudronnées et pleines de pierres, ce qui rend la section pas vraiment agréable. Nous nous mettons en mode « aspiration », les uns derrière les autres, Dédé tracte toujours Stef (entre ses poses caca) il ne va vraiment pas bien.
Une usine, et non l’organisation, nous a préparé un ravito au bord du chemin, super sympa ! le temps que Stef fasse un somme (on égaré la photo, mais elle vos le détour... on la cherche), nous nous ravitaillons et nous prenons des photos avec les Costa ricains qui nous proposent cette pause très sympathique.
Puis on repart, un peu trop à fond : Patrick prend l’orientation seul, car Stef ne peut plus trop gérer la carte avec son état. Dédé tracte toujours Stef. Il reste une dizaine de km, que nous pensions assez plat avant de finir la section. En fait ce ne sera qu’une succession de longues cotes interminables, de par leur pente, leur longueur, et surtout du fait que Stef soit malade, et Dédé est toujours très généreux dans l’effort pour le tracter.
On arrive un peu après la tombée de la nuit au gymnase où a lieu la transition et le stop de 4h obligatoire, avant le trek de 90 km.
Malgré les nombreuses pauses que nous avons faites, et que Stef soit malade, nous finissons le vtt en 20h30, un très beau temps !
La pause de 4h…. tout de suite, direction les médecins pour Stef qui aura le droit à une perfusion. D
es rumeurs sur l’organisation un peu bancale et les conditions climatiques en montagne laissent penser que le départ ne va pas être pour tout de suite.
De toute façon, on va prendre une pause plus longue que les 4h obligatoires.
Dans un gymnase assez aéré pour laisser passer les courants d’air très froid, je me pose dans un coin pour essayer de dormir. Ça ne sera pas très efficace, car le sol est gelé.
Dédé n’a jamais froid, et dort très bien. Jusqu’à ce qu’au réveil, un violent mal de ventre le prenne. Il aura le droit à 2 piqûres dans les fesses.
Autant dire que l’équipe n’est pas très en forme.. à part Patrick, qui n’a toujours pas besoin de dormir, et qui va fort bien ! et moi je fais ma marmotte et j’essaie de dormir comme je peux.
L’organisation nous déconseille de partir pour le trek ( il y a de la grêle en haut, l’hélicoptère n’a pas pu aller chercher les équipes qui avaient besoin de secours, l’organisation laisse à désirer sur de nombreux points de sécurité…)et nous propose d’éviter cette section et de commander des bus pour nous amener à la section suivante le lendemain. Nous décidons donc cette dernière option, car les barrières horaires à la fin du trek est trop courte pour être faisable, ce qui nous conduirait à être hors course.
Au final, dans un flou artistique, le départ pour la section est repoussé de 2 jours, et les règles et barrières horaires pour le trek et pour le raid en général n’arrêtent pas de changer pendant ce temps…
Donc on passe tout de même du vendredi soir au dimanche midi dans ce gymnase, à attendre et essayer de se reposer. Les bus nous amènent le dimanche soir pour le départ du rafting, et nous ne partirons que le lundi matin pour la section.
Didier, Patrick et moi sommes motivés pour continuer le raid, mais Stef ne l’est plus du tout, entre son état de santé pas au top, et l’organisation qui laisse à désirer. Psychologiquement, ce n’est pas évident à gérer tout cela. Mais bon l'essentiel est de repartir à 4, pour finir ce raid.
Section 8 : rafting, 33km.
Toutes les équipes (qui furent neutralisé au Pc précédent) partent en même temps, sur une rivière très belle, mais où le niveau de l’eau est assez bas. Comme nous sommes à 8 par raft, ça coince de temps en temps sur les rochers. Sur une portion un peu plus mouvementée, Stef qui est l’arrière, est projeté hors du raft.
Après 4h30 de raft, c’est la section kayak que nous redoutons assez…
Section 9 : 89km de kayak. Départ à 11h00.
Nous redoutons cette portion car elle s’annonce longue, très longue.
On commence par 6h de kayak de descentes en rivières, c’est-à-dire à peu près 30 km. A 18h, il nous reste donc plus que 59km …et ça ne s’annonce pas vraiment passionnant : une longue ligne droite, sur un canal en parallèle de la mer, de nuit. Donc 59 km.. si on tente de faire des calculs : entre 10 et 13h de kayak…
Effectivement ça va être très long. Après avoir fait quelques km avec DD, je suis repassée à l’avant du kayak de Stef. Patrick et Didier mettent l’ambiance : ils nous chantent tout le répertoire musical français qu’ils connaissent, ça aide un peu dans ces moments longs.
On fait quelques pauses assez courtes pour reposer le haut du corps, on ne voit pas du tout où nous en sommes, il y a des équipes sur la rivière également, qui font quelques pauses dodo / récupération, comme nous. On voit les yeux rouges des crocodiles dans la rivière près des berges, il y en a partout.
Quand nous pagayons, Didier essaie de motiver les troupes « on pourra dire qu’on a fait plus de 200km de kayak.. ». Stef craque, moi je ne suis pas beaucoup mieux mais j’intériorise ce que je ressens, même si l’effort du kayak me donne envie de vomir tellement c’est long et interminable.
Dédé vient nous sauver : il attache notre kayak et nous tracte sur quelques km pour que Stef se repose mentalement et physiquement.
Puis c’est reparti pour pagayer normalement. Et magique, nous apercevons au loin des lumières qui doivent correspondre à un village, et à une balise encore un peu plus loin ! Et c’est un énorme soulagement de voir ces lumières ! Il nous reste encore quelques km de kayak pour aller trouver la balise au niveau d’un lodge /hôtel. On fera une petite pause-café même ; proposé par l’hôtel, avant de repartir par le même chemin (parce qu’ils nous font faire un aller retour, 89 km de kayak n’étant pas suffisant…)
Il fait toujours nuit, Il restera 2 heures de kayak, avant de les poser et ne plus jamais les revoir. On finit dans un canal plus étroit, et il fait jour quand nous arrivons à l’endroit plein de boue où l’organisation nous propose de faire la transition.
Après avoir ranger le kayak, c’est parti pour un petit trek sur un chemin très boueux.
Heureux de retrouver la terre ferme, et de ne plus faire de kayak, nous avançons sur un bon rythme, malgré le fait de s’enfoncer dans la boue parfois jusqu’aux genoux (pour moi). Quand nous sortons de la forêt et nous rejoignons une piste, nous sommes assez frais pour courir. Le parcours ne fait pas vraiment rêver, des gros chemins plats et droits. Dédé retrouve ses douleurs d’estomac, puis c’est au tour de Stéphane, donc nous alternons entre marche et course à pied.
Les cartes sont toujours très fausses, et les distances ne correspondent pas, la fin est donc toujours un peu plus loin. Mais nous croisons des équipes en vtt qui nous encouragent, et nous précisent que la fin est proche.
Sur la transition, on prend une douche rapidement, on remonte les vtt. Dédé est encore en plus mauvais état qu’au moment de la pause de 2 jours. Il a besoin d’une pause pour dormir et pour que son estomac s’en remette. On décide de faire quelques km pour rejoindre un village et faire une plus grosse pause dodo et pour manger. Sur le chemin défoncé, une incompréhension entre Dédé et Stef les poussent à aller toujours plus vite, et même beaucoup trop vite, presque 25 km/h pendant 20km. La pause est très attendue par Dédé, et le village un peu loin, mais nous y arrivons enfin. Dédé dort, moi aussi (dès que je peux en fait ), et Patrick nous propose un super repas, où je mange les meilleures bananes plantins que je connaisse !
On fait une bonne heure de pause, et puis c’est reparti. On se refait une pause peu après car Stef a une grosse envie de vomir.
On est rejoint par quelques équipes, et nous allons jardiner un bon moment avant de trouver la route qui n’est pas sur la carte, et qui doit nous amener à la frontière du costa rica avec le Panama.
Une fois que la route est trouvée, nous avançons à un bon rythme, mais la route est encore bien longue, et pas du tout agréable car c’est une piste avec des gros cailloux et s’assoir sur la selle est assez peu agréable à ce stade de la compétition.
La nuit arrive, les singes hurleur crient autour de nous. Après un stop sandwich / riz, et un petit somme, nous repartons dans la nuit, sur des routes toujours défoncée. On traversera une rivière avec une barge qui nous attend, pour aller poinçonner la balise de l’autre côté. Ensuite, c’est une section boue ++, ce qui ne plait pas énormément à Pat.
Il nous reste une balise à trouver avant de finir le vtt. Ce ne sera pas la plus facile… surtout dans la nuit. Après avoir fait quelques km en aller-retour, nous décidons de nous poser dormir pour attendre le jour et trouver le chemin qui devrait être là où nous sommes mais qui n’est pas là.
De jour, nous le trouvons beaucoup plus facilement, et c’est un chemin dans la boue au travers des champs (le chemin n'existe plus donc au cap). On est avec 3 ou 4 autres équipes qui cherchent désespérément la même chose que nous (mais sans aucun point de repère pas évident de la choper...).
On va encore jardiner un bon moment, puis on prend le chemin inverse en pensant oublier la balise et aller directement vers l’arrivée.
Mais Stef veut checker une dernière idée avant de repartir, et ce sera la bonne ! la balise est là, de l’autre côté de la rivière, et il y a deux troncs super glissant pour la traverser avec les vtt… nous prendrons l’option « je me baigne pour traverser la rivière avec le vtt sur le dos »… et direction l’arrivée de la section. Plus qu’une dizaine de km !
A la fin du vtt, c’est une tyrolienne dans les arbres qui nous attend, et même un parcours avec 5 tyroliennes différents, puis une section rafting dans une rivière qui est peu rapide, autant dire qu’il faut encore pagayer et que ce n’était plus prévu ni dans la tête ni dans les bras..
Et enfin 300 m à pied, et nous arrivons après 10 jours de course (dont 3 jours de stop)).
Lucie
-------------------------------------------------------
Ce fut un raid hors norme comme rarement il s'en est fait. Surement trop dure (dixit les 1er) ... Chose qui est certaine c'est qu'il existe sur la planète des raids bien plus intéressant à faire et mieux organisé...
Lucie pour son 1er Raid type coupe du monde fut carrément très forte, Didier a su porté "jambe et bras" fort pour soutenir Stéph quand il était malade (soit quasi tout le temps), Pat à gérer la course par sa grande expérience de sportif. Steph a fait du mieux possible mais ce fut une de ces pires prestations en raid...
Steph.A
Ps : N'hésitez pas à lire le mot du président de la fédération de raid nature H.Simons paru sur le site de la fédé.
Sinon pour l'état de santé de l'équipe :
Didier vas mieux.
Pat est toujours à fond et souhaite en refaire un.
Lucie a déjà programmé d'autre course (des Tri-blanc)
Stéphane ... Haaaaaaa ça ne vas toujours pas ... Steph a chopé une Bactérie (la Yersinia entercolitica)qui lui a attaqué l’intestin, il en soufre toujours et à toujours la diarrhée et des maux de ventre, maux de tête ainsi que des poussés de température. Le traitement, il n’y en a pas vraiment (des antibiotique pour que ça ne dégénéré pas), mais cela peut durer jusqu’à 3 mois…